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La Tour de Pise sauvée

lundi 9 juin 2008

La tour de Pise sauvée

Richard Heuzé(à Rome)

06/06/2008

Après quatorze ans de travaux et quatre ans de stabilité, les scientifiques estimentque le campanile ne bougera plus pendant au moins trois siècles.

La tour de Pise a interrompu sa course vers l’abîme. « Nous pouvons dire d’une manière sûre qu’elle est à l’abri pour 300 ans », affirme Michele Jamiol­kowski, ingénieur qui a dirigé le collectif
scientifique responsable de la consolidation de l’édifice. En 1993,
l’inclinaison par rapport à l’axe vertical avait atteint la limite
extrême, 4,47 mètres. La tour, construite en deux étapes entre 1174 et
1275, surplombant de 56 mètres la place des Miracles, risquait à tout
moment de s’effondrer.

Des travaux titanesques ont aussitôt démarré : excavation des
fondations, coulage de centaines de tonnes de béton pour la
stabiliser, cerclage des anneaux, drainage du sol pour alléger la
nappe phréatique sur laquelle elle a été érigée.

En quatorze ans, la construction de près de 15 000 tonnes a été
redressée d’un demi-mètre. Aujourd’hui, elle ne penche plus que de
3,99 mètres. Elle continue de bouger vers l’ouest, par exemple quand
le soleil se lève ou en fonction des mouvements de la nappe
phréatique, mais il s’agit d’oscillations physiologiques de faible
amplitude.

Dès l’été 2004, le monument avait re­trouvé sa stabilité. Les ex­perts
ont cependant attendu quatre ans pour être certains de leurs mesures.
Les travaux, qui ont coûté 27 millions d’euros, ont permis de
surprenantes découvertes. La tour a été construite sur une opulente
villa patricienne du IIIe siècle de notre ère, elle-même érigée sur
une nécropole romaine sur­plombant un cimetière étrusque. Deux corps
momifiés ainsi que des fragments de mosaïque romaine ont été récupérés.

D’ici à l’automne, les experts veulent la dé­bar­rasser des
aménagements obstruant les étages. Il redeviendra alors possible,
comme il y a soixante-treize ans, de voir le ciel de l’intérieur,
comme dans un gigantesque télescope.