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Un artiste, un tableau (VIII)

lundi 24 novembre 2014, par Jean-Olivier SAIZ

Où l’on découvre comment Vénus a survécu à des coups de hachoir.

Londres, National Gallery. Le 10 mars 1914, une femme entre dans ce grand musée londonien et se fond parmi les nombreux visiteurs. Son chemin s’arrête devant la Vénus au miroir de Vélasquez, peint près de 3 siècles auparavant. La jeune femme sort alors un hachoir et donne 7 coups au tableau, mutilant ainsi Vénus entre les épaules.

Mais pourquoi vouloir tuer cette Vénus ? La coupable est Mary Richardson, une suffragette engagée dans la défense des droits des femmes. Elle appartenait au WSPU (Union politique et sociale des femmes) dirigé par Emmeline Pankhurst, qui venait justement d’être arrêtée par la police la veille.

Mary considère qu’en arrêtant Emmeline Pankhurst, "le gouvernement détruit le plus beau personnage de l’histoire moderne". En guise de vengeance, elle décide donc de détruire "l’image de la plus belle femme de la mythologie". En effet, cette Vénus qui nous tourne le dos est allongée lascivement sur son lit. Son visage nous est donné à voir par le biais d’un miroir tenu par Cupidon. Et si l’on devine son visage, on peut aisément imaginer que Vénus s’amuse à lorgner notre réaction face à son corps nu.

Vélasquez, grand peintre de la cour espagnole pendant l’Inquisition, avait justement créé la polémique en peignant un des seuls nus féminins de l’époque dans un style baroque. Heureusement pour ce chef-d’œuvre, ainsi que pour les générations futures, le tableau fut merveilleusement restauré par Helmut Ruhemann, le restaurateur de la National Gallery. (|Source : Artips->http://artips.fr/?f=4ff0e033fd])

Pour en savoir plus :
- sur Vélasquez
- sur Emmeline Pankhurst
- sur les suffragettes