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Un artiste, un tableau (IX)

vendredi 13 mars 2015, par Jean-Olivier SAIZ

Aujourd’hui : "Moustache et crustacés" (où l’on découvre l’importance de rencontrer ses idoles.)

Années 1970, New York. Jeff Koons a 18 ans et voue une admiration sans bornes au célèbre artiste surréaliste Salvador Dalí. La mère de Jeff décide de lui faire une surprise : elle se procure le numéro de Dalí, qui réside alors dans un hôtel new-yorkais... Le jeune Koons s’empresse d’appeler son idole ! Et Dalí lui répond : "Je suis là, venez me voir". Comme convenu, Koons se présente dans le hall de l’hôtel, mort de trac. Salvador Dalí l’accueille, vêtu d’un manteau de fourrure et d’une cravate tenue par des épingles en diamants... Il invite le jeune admirateur à visiter son exposition à la galerie Knoedler.

Voyant que Koons a son appareil photo, le peintre surréaliste lui propose même de poser avec lui devant son tableau Le petit tigre hallucinogène. Quelle générosité ! L’adolescent n’en revient pas. Cette rencontre décisive marque durablement Jeff Koons. Trois décennies plus tard, en 2003, le jeune homme est devenu une personnalité de l’art contemporain, accumulant controverses et ventes aux enchères exorbitantes.

Avec une gigantesque bouée en forme de homard, il décide de rendre hommage à Salvador Dalí. Le homard, entièrement moulé en aluminium, est suspendu au plafond la tête en bas… Mais quel est le lien avec Dalí ? Le choix du homard n’est pas anodin : Koons reprend le crustacé rendu célèbre par le fameux Téléphone homard réalisé en 1963 par son idole. Quant au détail des antennes recourbées, c’est une allusion directe aux fameuses moustaches de Dalí ! (source Artips)

Salvador Dalí, Téléphone homard (Le téléphone aphrodisiaque), 1936, Minneapolis Institute of arts